Mika
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« Répondre #1 le: 29 Avril 2003, 17:17:29 » |
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Dans le fil du débat, je pense que
certaines évolutions sociales marquantes sont la cause directe du sens commun attribué aux "pratiques
extrêmes" (ou considérées commes telles) :
- Des moyens préventifs et
médicaux plus importants : l'avancée scientifique et technologique prolonge et améliore
(biologiquement) la vie. Sans aller jusqu'à l'acharnement thérapeutique, il est clair que tous les moyens
sont mis en oeuvre dans nos sociétés modernes pour prévenir et réparer l'accident . Des normes,
règlements, homologations, contrôles officiels...jusqu'aux concepteurs de l'offre qui par le biais de chartes
ou labels tendent vers des produits de consommation dont les critères principaux sont la sécurité et la
qualité (circuits pédestres, enceintes sportives, voitures...). Les législateurs, dont l'âge
permet d'attester qu'ils ont pu suivre attentivement cette forme de "progrès social", attachent une
importance particulière à participer activement à cette démarche, pour "le bien
collectif", puisque c'est la mission dont ils sont investits.
- Une corespondance rapide entre une demande
sociale et le système législatif et règlementaire, notamment par le biais d'associations d'élus
(ex : maires deFrance) : la récente Loi de modernisation sociale sur la non gratuité du secours en montagne
l'atteste. En 2003, l'attribution de nouvelles compétences des collectivités dans le cadre de la
décentralisation facilitera le développement des règlementations locales.
- La virtualisation
des conduites à risques, le renforcement du sport spectacle : notamment par le biais du petit écran. D'un
côté un engagement physique réel nécessitant un véritable entraînement (pro-riders,
boxers, alpinistes...) ou bien encore des activités sans risques dans un cadre impressionnant (Fear Factor). De
l'autre, un public fantasmant sur un mode "procuration".
C'est dans cette dernière relation
qu'à mon sens, beaucoup de choses se jouent ,parce qu'elle fait appel aux émotions et à l'inconscient
collectif, en dehors de toute réflexion pertinente.
Beaucoup de gens voient le Base de manière dramatique
car ils le vivent en eux, et par procuration, d'une manière détestable (la mort quoi!). Une deuxième
couche provient je pense d'une conduite généralisée qui consiste en la généralisation des
comportements "bon père de famille" : on condamne la pratique par sa règlementation personnelle !
("on ne veux pas venir vous chercher en morceaux / vous mettez en péril la vie des sauveteurs"). J'ai vu
des flics faire alors qu'ils ne connaissaient même pas la règlementation en vigueur !
Je ne pense
pas malheureusement que la non gratuité des secours mette fin à ce type de réactions, qui de toute
manière, ne se basent pas sur une analyse "à froid" de l'activité, c'est à dire sur
une responsablisation du pratiquant et de son droit à disposer de lui même.
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