Pascal Martinez
Invité
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« le: 07 Mars 2004, 12:35:38 » |
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La peur est un long sujet déjà pas mal débattu.
En ce qui concerne le parachutisme d'avion, des tests ont été réalisés sur des compétiteurs de haut niveau français dans les années 80 (d'après un livre de Marc Defourneaux) ayant plusieurs milliers de sauts à leur actif. Au passage de la porte, à l'ouverture du parachute et au posé, une peur physiologique se traduit dans l'organisme par une poussée du taux d'adrénaline enytraînant une augmentation du rythme cardiaque. Le pic cardiaque le plus élevé est atteint au moment de l'ouverture et le rythme peut monter jusqu'à 200 puls/min . Bien sûr, ces expériences médicales ont été réalisées à une époque où les petites voiles rapides n'existaient pas et où la "peur" du posé n'était pas la même qu'aujourd'hui.
Qu'en déduire de tout cela?
Quelle soit l'expérience parachutiste d'un pratiquant, la peur physiologique existe belle et bien dans le corps humain. Ensuite, chacun est en mesure ou non de contrôler plus ou moins cette peur. Cela va dépendre bien sûr de beaucoup de paramètres, entres autres du nombre de sauts et de la fréquence de la pratique.
En extrapollant ceci au base jump, on peut logiquement en déduire que, quelle que soit l'expérience du partiquant, la peur existe à tous les sauts, et que les paramètres physiologiques de cette peur (taux d'adrénaline dans le sang, augmentation du rythme cardiaque) sont plus élevés qu'en parachutisme d'avion.
Donc, il semblerait bien que le corps a peur pendant la pratique du base jump. Cette peur est ensuite plus ou moins contrôlée par le pratiquant.
De toutes les manières, la peur reste le seul moyen de prendre conscience des risques dans la pratique d'une activité dangereuse, sportive ou professionnelle, et ainsi de ne pas sortir inconsciemment du "cône d'évolution" comme l'appelerait notre ami Eric Fradet. Quelqu'un qui dit avoir peur est d'autant plus courageux qu'il est conscient des risques qu'il prend et qu'il doit faire un effort psychologique important pour vaincre cette peur. Une peur très bien contrôlée devient alors un stress. Peur et/ou stress ne doivent surtout pas disparaître si l'on veut avoir une chance de rester en vie en cas de coup dur.
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